TIC et enseignement d'une langue

Le texte de cette semaine m'a un peu déçu. Quoique les adresses qui y figurent soient intéressantes, il ne s'agit pas d'un texte qui pousse a réflexion. L'auteur décrit un site Web... Voila qui est aussi intéressant qu'un ami vous racontant son rêve ou vous ne figurez point. Mais l'auteur omet de mettre pourtant de nous communiquer les adresses des sites interactifs dont il parle. Dommage! L'article aurait pu avoir une utilité...

Il est certain que, en tant qu'ancien étudiant de littérature et de philosophie, je cherche toujours une position critique lorsque je lis un texte. Lorsqu'un texte n'offre pas un tel terrain, et se donne comme strictement informatif, je m'ennuie un peu... Les faits m'intéressent peu... La discussion des faits me fascine par contre. Le dialogue, enfin... C'est pourquoi j'ai tant aimé le texte de Jacques Audran sur les listes de diffusion.

Avec des noms comme ça, pas étonnant qu'elles se soucient tant de la prononciation de leurs étudiants.

Le texte m'a laissé froid, ne laissant que peu de place au débat. En fait, les textes qui ne me laissent pas de prise m'ennuient généralement. Les faits sont étalés sous vos yeux comme des légumes aux marché, et les prix fixés d'avance: pas moyen de moyenner.

Je trouve également que les conclusions sont un peu outrées par rapport aux résultats. Les résultats sont, a la base, biaisés par un facteur qui n'a pas été pris en compte par les chercheurs: la nouveauté de l'outil, la désuétude de l'ancien. Il est évident que le facteur "plaisir" ait sa place ici: les apprenants évalueront l'outil a la hausse du fait qu'ils tirent plaisir de sa nouveauté. Le facteur "nouveau gadet"... Il me semble que cette étude sera elle-même caduque dans quelques années, a mesure que l'usage du CDRom en classe se fera routinier. L'excitation du nouveau s'estompant, les résultats risquent fort de bien de ressembler alors a ceux enregistrer aujourd'hui dans le cas des magnétophones.
Si l'outil est plaisant a utiliser, du fait de sa nouveauté, il tendra a être évalué plus positivement. On le jugera plus efficace, mieux conçu, etc. Les apprenants seront plus motivés a l'utiliser. Mais pour combien de temps? Ce plaisir est-il le fait de l'outil lui-même, ou de sa nouveauté sur le marché? Lorsque cette motivation décroitra, les résultats seront-ils les mêmes? Il fut sans doute une époque ou le magnétophone était plein de promesses, lui aussi... Les remplit-il aujourd'hui, lui qui est maintenant associé a désuétude?

Autant de questions que les chercheurs auront omis, ce qui risque de limiter la portée des résultats dans le temps...

Audran a bien mis le doigt sur ce qui caractérise les échanges sur une liste de diffusion: le temps. En effet, c'est parce que la liste est continue dans le temps que les échanges peuvent éventuellement dépasser le niveau strictement informatif et s'aventurer dans l'expression libre de subjectivités.
C'est le niveau informatif qui s'estompe alors, cédant le pas a d'autres actes de langage, davantage stratégiques dans le contexte du débat. Mais comme l'écrit Audran, l'envolée polémique d'une liste de diffusion signifie que sa qualité formative est en latence. Dans le feu de la polémique la rétroaction ou l'évaluation du débat ne peut se faire. Elle doit attendre que les subjectivités s'apaisent, et qu'une synthèse se constitue.
Ainsi, et c'est ce que j'aime de ce texte, Audran reprenant Bourgeois en vient a cette conclusion: la formation ne peut décoller qu'après un certain temps, dans le "repos" du débat.
Dans ces temps de repos les synthèses sont constituées par les contributeurs de la liste. Ces synthèses élucident le débat ainsi que les projets qui en sont ressortis. Elles sont nécessaires pour les nouveaux membres qui se joignent a la liste.

Cet article m'a énormément surpris par la façon dont il ouvre des réflexions inattendues. Ayant travaillé longuement sur le thème de l'identité dans mon mémoire de maitrise, j'ai été très attentif au propos d'Audran sur la question. Celui souligne le fait que la liste de diffusion, loin de n'être qu'un lieu d'échanges informatifs qu'on peut y voir a priori, contribue a la constitution d'une identité professionnelle qui n'existait pas auparavant. Audran montre comment un lieu conçu a des fins informatives (échange d'informations essentiellement techniques) par l'institution peut devenir au fil des échanges un espace de communication inédit, au sein duquel se développe entre les participants une réflexion qui s'affranchit de la fonction première de l'outil et prend une direction souvent insoupçonnée par l'institution.

Audran a su décrire le mouvement entre l'informatif et le communicatif en termes de cycles. Ce qu'il appelle la formation serait la récupération, dans un moment de repos, d'une séquence de communication saturée de sens. Il y a une sorte de retour sur l'échange.

A suivre...

Je suis un peu anxieux par rapport au site Web. J'ai l'impression d'être un peu sous le niveau des autres en matière d'informatique. Mais cette impression va sans doute se résorber lorsque nous allons vraiment commencer a travailler sur le site.

Pour le moment il me semble que ce cours est d'une rare pertinence. C'est efficace! On avance vite, ça niaise pas et on se perd pas trop dans des considérations qui ne mènent nulle part.

Pourquoi, si vous pouvez venir sur mon blog à moi tout seul? Venez écrire chez moi! J'offre toutes sortes de facilités.